En plus du calendrier grégorien, utilisé seulement depuis l’instauration de l’état civil par la République indonésienne, les balinais utilisent deux autres calendriers qui leur permettent de déterminer le jour de telle activité rituelle mais aussi quotidienne. En effet tous les rites et actions personnels suivent un calendrier complexe qui entrelace deux calendriers : le calendrier Saka et le calendrier Wuku.
Le calendrier Saka
Le calendrier Saka, d’origine indienne, débute en l’an 78 de notre ère. Il est divisé en mois lunaires et se raccorde au calendrier solaire par l’ajout d’un mois tous les trente mois. Les jours les plus importants sont les jours de pleine lune (purnama) et de lune noire (tilem). Tous les balinais se réunissent alors au temple pour prier et apporter des offrandes aux dieux et aux ancêtres. Le premier jour du calendrier Saka est appelé Nyepi, le jour du silence. C’est un jour de prière et de repos au cours duquel il est interdit de sortir de chez soi. Pas une voiture, pas un bruit, même l’aéroport est fermé. En revanche la veille du Nyepi est très festive, lorsque les ogoh-ogoh, monstres destinés à faire peur aux mauvais esprits, défilent dans les rues lors d’un gigantesque défilé.
Le calendrier Wuku
Le calendrier Wuku, bien plus complexe, est le plus important aux yeux des balinais. Ce calendrier n’a pas de début mais égrène les jours de façon cyclique sans les numéroter. Il consiste en un cycle de 210 jours, divisé en 30 semaines wuku de 7 jours. Chaque semaine porte un nom, ainsi que chaque jour de la semaine. Ainsi, chaque anniversaire de temple (piodalan) et de personnes (otonan) est célébré tous les 210 jours comme le renouvellement du cycle.
A côté de la semaine wuku existent dix autres semaines comportant chacune de 1 à 10 jours. Chacune de ces semaines porte un numéro en sanskrit suivi de wara qui signifie semaine (ex : ekawara = première semaine). Chaque jour porte également un nom. C’est en faisant coïncider les jours de ces différentes semaines que l’on détermine les jours fastes et les jours néfastes qui donneront lieu à telle ou telle festivité, et qui indiqueront ce qui est propice de faire ou de ne pas faire.
Les jours principaux de ce calendrier sont Galungan et Kuningan, lorsque tous les ancêtres et divinités, y compris le dieu suprême Sang Yangh Widi, descendent sur terre pour rendre visite aux vivants. Pendant dix jours ont lieu des festivités, des penjors sont placés aux entrées des maisons et les barongs paradent dans les rues pour symboliser la victoire du bien contre le mal. Comme pour le piodalan ou l’otonan, le jour de Galungan a lieu tous les 210 jours. Le jour Kuningan a lieu 10 jours plus tard et clôt les festivités. La fin de ce calendrier, ou plutôt cycle, est Saraswati, le jour de la déesse du savoir et de la connaissance.
Il y également des jours propices pour débuter un travail, pour débuter la construction d’une maison et même pour rendre visite à son voisin ou pour aller se faire couper les cheveux ! Si aujourd’hui tous les balinais ne suivent pas à la lettre ce calendrier, hormis pours les festivités importantes, certains continuent à y apporter une grande importance. Heureusement pour eux, le calendrier est annoté en bas de page par des spécialistes, généralement des prêtres, qui indiquent les bons jours pour entreprendre telle ou telle activité.