Flores, l’île « Fleur », baptisée ainsi par les Portugais après leur arrivée sur l’île en 1512, a beaucoup à offrir aux voyageurs souhaitant sortir des sentiers battus : des paysages magnifiques dominés par des dizaines de volcans, dont le fameux Kelimutu et ses lacs de couleurs, des récifs coralliens somptueux, d’étonnantes traditions mélangeant catholicisme et animisme…
A 85 % catholique, Flores est après Bali l’autre exception religieuse de l’archipel indonésien. On dit d’ailleurs que voyager à Flores, c’est un peu comme visiter Bali il y a 20 ou 30 ans.
Hormis Labuan Bajo, port de départ vers l’archipel de Komodo qui attire de nombreux voyageurs, Flores est encore peu développé.
S’étirant sur 375 kilomètres, il faut compter au minimum 4 ou 5 jours pour traverser l’île d’ouest en est et découvrir sans trop se presser les différentes régions qui se distinguent par leurs rites et traditions.
La plupart des visiteurs débutent leur périple par la découverte de l’ouest de Flores où se situe le pays Manggarai et sa capitale Ruteng édifiée à 1700 mètres d’altitude. En grande majorité catholique, les Manggarai on conservé de nombreuses pratiques antérieures au christianisme. A l’occasion des principaux rites agraires ou d’un mariage, il est possible d’assister au caci, rituel très coloré qui consiste en un spectaculaire combat au fouet.
Les amateurs de randonnées pourront également entreprendre l’ascension vers le village de Wae Rebo et passer une nuit dans l’une de ses maisons traditionnelles à toit de chaume entourées de pics montagneux.
Après avoir admiré les rizières de Cancar qui dessinent de surprenantes toiles d’araignées, et pénétré la grotte de Liang Bua où a été découvert en 2003 le « hobbit de Flores », petit homme de la taille d’un enfant de trois ans qui vivait ici il y a à peine 12 000 ans, la route se poursuit jusqu’au pays Ngada.
En chemin une halte s’impose à Aimere pour y goûter le sopi, alcool local obtenu par distillation de la sève du palmier lontar et dont les habitants sont très friands, puis aux sources de Malanage où les eaux chaudes vert émeraude se mélangent à un petit cours d’eau froide.
Dans les environs de Bajawa, les villages traditionnels Ngada se succèdent. Le plus réputé est le village de Bena, bel exemple de l’architecture Ngada avec ses imposantes maisons qui côtoient sur la place centrale mégalithes, tombes des ancêtres et intrigants monuments étagés en forme de parasol (les ngadhu) ou de petites maisons (les bhaga).
Plus au nord, le village de Riung s’ouvre sur le parc marin des 17 îles qui offre l’occasion de découvrir en plongée de surface de très beaux fonds sous-marins.
A l’est, le village d’Ende est connu pour avoir accueilli Sukarno, le premier président de l’Indonésie indépendante, lors de son exil imposé par le gouvernement colonial de 1934 à 1938. C’est ici que Sukarno, inspiré par les missionnaires catholiques, aurait imaginé le Pancasila, les cinq principes fondateurs de la république indonésienne.
Encore plus à l’est, une étape à Moni est indispensable pour pouvoir découvrir le volcan Kelimutu et ses trois lacs de couleur différente qui contiendraient selon le peuple Lio les âmes de leurs défunts.
Avant de rejoindre Maumere, dont le bord de mer est idéal pour terminer un séjour à Flores en toute décontraction, il serait dommage de ne pas visiter le village côtier de Sikka, réputé pour ses sikats, tissus traditionnels aux motifs et couleurs variés, et pour son église qui selon les habitants seraient la plus ancienne de l’île, inaugurée en 1899 par un missionnaire normand.
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