Danses traditionnelles

Il suffit de se rendre à Bali lors des festivités du Nyepi (le jour du silence) et admirer les fameux ogoh-ogoh pour se rendre compte que chaque Balinais, dès le plus jeune âge, a en lui la fibre artistique. En effet, chaque année, les jeunes Balinais rivalisent d’ingéniosité et d’originalité pour construire ces monstres censés faire peurs aux démons. Peu avant la tombée de la nuit les ogoh-ogoh défilent dans les rues de Bali, donnant lieu à un spectacle festif particulièrement coloré.

Si le Nyepi n’a lieu qu’une fois par an, les Balinais cultivent heureusement l’art de la danse et des spectacles pendant toute l’année. Il existe à Bali une telle multitude de danses sacrées, cérémonielles et profanes qu’il serait trop long d’en faire la liste.

Les danses sacrées ne peuvent être exhibées que lors d’une cérémonie qui nécessite une purification, comme une cérémonie de mariage ou de limage des dents. C’est le cas du Topeng, la danse masquée. Celle-ci est dansée par une seule personne qui représente tour à tour différents personnages en changeant de masque. Le rythme des mouvements est donné par un orchestre de gamelan. L’histoire racontée varie selon les spectacles en fonction du désir de l’organisateur de la cérémonie. Les touristes peuvent être conviés à assister à une danse de Topeng à condition que leur attitude soit sobre et respectueuse.

L’un des spectacles les plus appréciés par les touristes est la danse du Barong. Cette danse revêt un caractère sacré lorsqu’elle est organisée par un village dans le but de chasser les mauvais esprits, mais fait également l’objet de spectacles plus courts organisés pour les touristes. Les représentations les plus fameuses sont jouées dans les villages de Batubulan et Singapadu, au nord de Denpasar. S’inspirant d’un épisode tiré du Mahabharata, poème épique sanscrit, le spectacle met en scène l’opposition entre le Barong, créature mythique symbolisant le bien, et Rangda, la reine de la mort, personnification du mal. Le personnage du Barong est interprété par deux danseurs qui portent le très beau costume constitué d’une grande tête d’animal en bois coloré, ornée d’une couronne et d’un imposant collier, et d’un long corps en peau de vache se terminant par une queue. Accompagnant les deux protagonistes, de nombreux danseurs ondulent leurs corps au son du gamelan jusqu’à atteindre l’état de transe. Colorée et rythmé cette danse est l’une des plus impressionnantes de Bali.

Tout aussi réputé, le Kecak est une danse jouée à la tombée de la nuit. Des représentations sont données chaque soir à Uluwatu, Tanah Lot et Ubud. Le Kecak, ou Cak, n’est accompagnée par aucun orchestre. C’est un chœur de percussions vocales reproduisant le son du pilage de riz et d’onomatopées des différents instruments du gamelan. A l’origine, le Kecak accompagnait certaines danses de transe. Les spectacles auxquels on peut assister aujourd’hui sont tirés d’une chorégraphie créée par Walter Spies dans les années 1930. Des éléments du Ramayana, contés par un récitant placé sur une scène, y ont été ajoutés pour donner un sens littéraire au spectacle. Ainsi le Kecak actuel raconte l’histoire du roi Rama qui s’associa avec le peuple des singes pour sauver sa femme Dewi Sita. C’est pourquoi le Kecak est désormais nommé, à tort, la danse des singes.